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V-Florilège ou dariaana

102-Frime, mensonge et parano

Mlle Defoe, regardant le dessin de Daria: Tu as fait du très joli travail, Daria! Ton cube jaillit littéralement de ta feuille de dessin, c'est magnifique! Tu as vraiment réussi à faire croire à quelque chose de profond!

Daria: Eh bien dans ce cas j'ai plus qu'à me lancer dans la politique.

* * *

Brittany, prenant son plateau à la cantine: Ah, je ne supporte pas quand les plateaux sont humides!

Daria: Courage! Nietzsche a écrit: «Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.»

Brittany: C'est les paroles d'une chanson?

104-Le café des poètes disparus

M. O'Neill, demandant à Daria de lire un de ses textes à l'inauguration du nouveau café: Pourquoi pas celui où tu te décris comme une paria que tout le monde déteste? Ce texte a des accents de vérité des plus criants! Je le sais, j'ai connu ça!

* * *

Jane, à qui Daria vient de demander de l'aider à collecter des fonds: C'est hors de question, ma grande!

Daria: Allez, fais-le au moins au nom de l'amitié...

Jane: Je n'ai aucun ami et je n'en ai pas besoin.

Daria: Ben, fais-le pour aider une cause honorable...

Jane: T'as bu quoi, ce matin?

Daria: Alors fais-le pour avoir une chance de jeter un coup d'oeil aux intérieurs miteux et pathétiques où vivent les ploucs...

Jane: D'accord, le temps de prendre mon Polaroïd!

* * *

Daria, à l'inauguration du nouveau café, alors que tous ses prédécesseurs sur scène ont été copieusement hués: Ce soir je vais vous lire un nouveau texte que j'ai intitulé: Quand le futur vous colle au train. En tant qu'étudiants fixant l'avenir qui s'étend devant nous, nous avons des choix à faire: comment nous préparer au futur? (Vue sur le public: têtes qui se détournent, baillements et yeux qui se ferment.) Mélody Power, elle, savait déjà quelle serait sa voie. Comme elle vérifait une dernière fois son holster et sa cartouchière, (Public: yeux qui s'ouvrent, têtes qui se tournent vers Daria.) elle pensait déjà à tous les communistes qu'elle exécuterait ce soir-là. Mélody ne se faisait aucune illusion, ça n'était pas à elle seule qu'elle endiguerait la marée rouge. (Public: intéressé et yeux hagards d'O'Neill.) Mais cela ne l'empêchait pas de sourire: quel agent spécial pouvait résister à l'opportunité d'envoyer quelques bolchéviques au cimetière? (Changement de plan pour montrer que du temps a passé.) Alors que Mélody se dorait au soleil de la baie de Rio, elle fit un rapide retour sur les 4 derniers jours avec une certaine satisfaction: 12 Russes descendus, 4 Chinois éliminés, 3 ou 4 de ces sales Cubains, la démocratie avait à nouveau remporté une victoire. Elle pensait à cela en regardant Tonio qui somnolait sur le sable. (Public: yeux fixes et bouche bée.) La démocratie était en sûreté, enfin, presqu'en sûreté. Mélody épousseta négligemment quelques grains de sable, rattacha le haut de son maillot et fouilla dans son sac de plage. Tonio n'entendit rien, et c'en était presque triste parce que Tonio n'entendrait plus jamais rien. -A bientôt, on se reverra en enfer! pensa-t-elle en se relevant calmement. (Public: subjugué.) J'aurais pu t'aimer si tu n'avais pas été aussi rouge que le sang qui commence à teinter le sable autour de toi! (O'Neill se tord de douleur.) Mélody retourna nonchalamment jusqu'à son hôtel. Il y avait un message, sûrement le Quartier Général. Avec un peu de chance, elle pourrait prendre une douche... (Court silence, le temps que le public comprenne que c'est fini puis déchaînement d'un tonnerre d'applaudissements et d'acclamations enthousiastes.)

* * *

Jake, lisant son journal à table, étonné: Eh! Le café Lawndale est fermé jusqu'à nouvel ordre... Mais, ce n'est pas celui sur lequel tu travailles?

Daria: Si. [...]

Jake, continuant à lire, effaré: ... Les autorités de l'école ont décidé de fermer ce club d'adolescents le jour même de la soirée d'ouverture... Il paraît qu'il y aurait eu une manif anti-communiste... Des provocateurs auraient galvanisé les étudiants, comme l'explique Timothy O'Neill, un des professeurs de littérature qui enseigne au collège de Lawndale [...] A la suite d'un exposé sur la littérature d'extrême-droite, la plupart des membres de l'équipe de football sont descendus sur North Avenue avec l'intention d'incendier l'ambassade soviétique alors qu'il n'y en a aucune ici à Lawndale... Ouahou! [...] D'après O'Neill les adolescents sont trop impressionnables et la dernière chose dont ils ont besoin, c'est qu'on leur propose des idées extrémistes... Daria, dis-moi, est-ce que tu savais qu'il y avait autant de radicaux [=extrémistes, dans le vocabulaire politique anglo-saxon. NdlA] par ici?

Daria, impassible: Non. Mais nous devons toujours maintenir une vigilance constante envers ceux qui voudraient nous imposer leurs idées.

112-Nature, douce nature

Quinn, devant l'étrange comportement des parents Morgendorffer: Ben, je sais pas toi, mais moi ça commence à me coller la trouille!

Daria: Pas de panique, on va arranger ça. On va essayer de faire un bilan de la situation calme et objectif, d'accord?

Quinn: Oui, bon, d'accord!

Daria: Nous sommes au milieu de nulle part, personne ne sait où on est, nous n'avons aucun moyen de contacter quelqu'un et nos parents sont devenus dingues.

Quinn: Voilà, c'est ça!

Daria: Il n'y a vraiment pas de quoi s'inquiéter, Quinn.

* * *

Daria, après que Quinn soit devenue comme leurs parents: Bon, on ne panique pas. La famille est devenue dingue, faut les ramener vers la civilisation, ce qui est virtuellement impossible, maman ayant décidé de couper tous les moyens de communication. Il n'y a plus qu'à improviser... (Sonnerie de portable venant d'un sac.) ... ou à compter sur le côté hypocrite de ma mère. [...]

Daria, répondant au téléphone avec un calme olympien: Désolée, elle devra vous rappeler. (Elle fait un numéro.) Allo, les urgences? C'est urgent...

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