La psychologie des personnages de la série Daria est beaucoup plus fine que celle des Simpson et présente une strate assez différente de la société américaine: la classe moyenne instruite. Il est cependant évident que les créateurs de Daria ont cherché à démarquer les Simpson: comme dans l'autre série, chaque épisode conte presque toujours 2 histoires en parallèle. La petite galerie qui suit permettra de comprendre les mécanismes de la série sans avoir besoin d'en regarder préalablement 15 épisodes en en perdant la moitié.Daria contient de très nombreuses parodies et références littéraires, artistiques, cinématographiques et télévisuelles, y compris dans le générique de fin; sensibles au phénomène, les traducteurs l'ont accentué par les titres VF des épisodes. Contrairement auxSimpson, la séquence d'entrée est toujours la même et constitue une définition assez complète du profil psychologique du personnage Daria. On notera une légère variante dans la présentation des titres: ils sont parfois entre guillemets (évidemment anglo-saxons) ou sous la forme «Daria dans ...» comme si Daria était une actrice et non personnage. Le pourquoi de cette irrégularité n'apparaît pas.

* * *

Techniquement, l'animation est à des années-lumières de Disney et Tex Avery, comme pour toutes les séries du genre. Elle est réduite au minimum, Daria est faite à l'économie, tout ce que passent les Zouzous de la Cinq est très supérieur. D'un autre côté, l'indigence du dessin ne détourne pas l'attention des dialogues. Une des erreurs qu'on ne trouverait pas chez Disney: Daria écrit parfois de la main droite, parfois de la gauche. De même, les personnages se serrent souvent la main gauche. Debout, ils ont presque toujours les bras collés au corps comme s'ils étaient au garde-à-vous. Vus de 3/4 arrière, ce qui est rare, ils sont franchement moches. Les éléments principaux bougent mécaniquement, les éléments secondaires sont statiques. Curieusement, certains personnages n'apparaissant que le temps d'une séquence sont mieux dessinés que les personnages permanents. Une légère amélioration se remarque au fil des épisodes (dans la Saison 4, les lèvres de Daria sont colorées en rose au lieu d'être chair comme depuis le début!). Les sentiments des personnages se reflètent presqu'uniquement dans leur bouche et surtout leurs yeux, souvent très expressifs. Le dessin est plus réaliste que celui des Simpson et bien sûr de Southpark, au style, il est vrai, très particulier. Si les décors sont toujours les mêmes (les pièces des maisons semblent grandes et profondes), les thèmes musicaux sont particuliers à chaque épisode (MTV, le producteur de Daria, est aussi éditeur de musique et doit disposer de compositeurs bon marché ou reprendre des succès). Les voix de la version VF ont été remarquablement bien choisies (notamment celle de Jane).