507/A l'ombre des tournesols

508/Les affinités sélectives

Pendant que Jake se lance dans une guerre acharnée contre un écureuil (animal beaucoup plus répandu en Amérique et en Angleterre qu'en France), Mme Morgendorffer oblige ses filles à inviter leurs soupirants pour les connaître. Daria, peu désireuse de donner à Tom le spectacle de son père dans l'exercice de ses talents habituels, se fait tirer l'oreille, tandis que Quinn doit choisir un heureux élu parmi sa cour attitrée. La catastrophe aura bien lieu, mais très différente de celle redoutée par Daria et sa mère (qui sera d'ailleurs la première à quitter la table, provoquant ainsi la débandade)... C'est Quinn et non Daria, trop résignée, qui tirera la morale de l'éternelle incompréhension homme-femme, thème central de l'épisode: Quinn et ses soupirants successifs, Daria et Tom, tandem Daria/Helen et Jake, lequel s'entendra avec Tom et Jeffy beaucoup mieux que prévu. Scénario en Y peu courant dans la série: les réticences de Daria et les embarras de Quinn convergent pour se confondre dans le désastre final. Le titre VF pastiche Goethe tout en correspondant parfaitement à l'histoire.

509/Rétro-actif

Pendant que Jane s'entiche d'un bellâtre nostalgique des années d'après-guerre, Charles se découvre une vocation d'illusionniste qui permettra à M. Demartino et Stacy de révéler des talents inattendus. Quinn, Tiffany et surtout Sandy tomberont dans le panneau, mais aussi Tom et probablement Daria. Encore un épisode hors-normes par le rôle très secondaire des habituels personnages principaux: Daria (dont le comportement est franchement antipathique du début à la fin), Tom, Brittany, Kevin, Quinn, le Club de mode, O'Neill, Mlle Li; les vedettes sont Jane, Charles et Stacy. Le thème central est l'illusion: celle du passé avec Jane, celle du présent avec Charles. Parodie amusante des années «rétro» avec mode et musique 1940-1960. Le séducteur de Jane lui dit: «-T'as de beaux yeux, tu sais!». On aperçoit l'affiche d'un film se passant à Paris à la Belle Époque mais le titre (qui commence par «D») n'est pas lisible: pourtant, les éléments montrés par l'affiche devraient en rendre l'identification facile.

510/Les 3 soeurs

Pour cause du divorce d'Erin (voir 204/Gai, gai, marions-nous!) tante Rita s'invite chez les Morgendorffer. Étant donné qu'elle et Helen sont perpétuellement «en guerre depuis un peu plus de 40 ans», la vie de tous est gravement perturbée: Jake fuit la maison, Daria rembarre Tom et Quinn (qui doit simultanément vivre dans le Club de mode un gravissime conflit interne entre Stacy et Tiffany) ne sort plus. Daria croit arranger les choses en appelant au secours tante Amy (déjà vue dans 204/Gai, gai, marions-nous et301/Lentilles ou lunettes?), mais l'effet est contraire à ses espérances. Le thème central est donc le conflit permanent avec les proches, souligné par le rappel de la guerre de Sécession tout au long de l'épisode (le Triste monde tragique de 506/Piqués de grève serait plus à sa place ici). C'est finalement Daria qui, avec l'aide d'une Quinn soudain tourmentée et même préoccupée de l'avenir (!), ramènera le calme... Épisode sans Jane, Kevin, Brittany, etc, mais parmi les garnements du cinéma on reconnaît les frères de Sandy. Le titre VF fait référence à Tchékhov.

511/La bourse ou l'intégrité ?

Pendant que Jake essaye de se débarrasser d'une montagne de saucisses achetée par erreur sur Internet, Daria affronte quasiment malgré elle les épreuves nécessaires à l'obtention d'une bourse pour son entrée à l'université, en concurrence avec Jody et Charles (le seul épisode où Daria l'affronte). Son intransigeance morale et idéologique (qualifiée d'infantilisme par une Jane dont la plus grande maturité éclate ici) va la conduire à un désastre complet lors d'un entretien suicidaire où d'ailleurs elle répondra ce qu'a envie de répondre quiconque a subi le même genre de formalité. Mais échoueront aussi Jody, trop parfaite pour être crédible, et Charles, qui en fait trop, tandis que la dernière image montrera un triomphe de l'abrutissement collectif avec encouragements officiels. Cet épisode fait partie du petit nombre de ceux finissant mal pour Daria, mais là avec un enjeu beaucoup plus important. Il se caractérise par une tonalité grave par le thème -se renier pour réussir, problème déjà abordé dans 401/Les joies du tandem- et même tragique par son déroulement car Daria avance volontairement, consciemment et inéluctablement vers l'échec comme les héros des tragédies grecques vers leur destin fatal. Les (quelques) répliques présumées drôles débordent d'amertume et d'acidité; parodies et pastiches habituels sont totalement absents, comme tous les personnages «légers» style Club de mode; en prime, Daria et Jane frôlent une brouille nettement plus fondamentale que leurs frictions épisodiques et prennent conscience de la fin prochaine de leur jeunesse insouciante. Jamais le personnage et la série n'ont été aussi pessimistes... ou réalistes! Par ailleurs, aucun épisode ne met en avant à ce point le substrat politiquement correct de la série dans ses 3 piliers: végétarisme(=forme extrême de l'écologie), antiracisme et féminisme; mais leur triple défaite finale (sans compter l'appréciation ultime sur les idéaux de la sincère Daria, qualifiés d'humour) laisse ouvertes toutes les interprétations concernant la pensée réelle des scénaristes et leur niveau de compromission avec les idées dominantes (Des producteurs ou l'intégrité?). Daria consulte un conseiller en communication nommé Danada (=Donnerien en espagnol). Le titre VO, Prize Fighters, semble être un jeu de mots avec Prime Fighters.