RETOUR ACCUEIL suite Page précédente

512/Ma nuit chez Daria !

Pendant que Jake se bat contre la cuisine japonaise, un fâcheux concours de circonstances met Daria et Tom, à l'issue d'une de leurs folles soirées (Daria lisait un traité de Macro-économie et Tom Critique de la raison pure), dans une situation équivoque d'autant plus embarrassante que tout le monde est informé. S'ensuit pour Daria, étonnamment sensible au qu'en dira t-on dans cette circonstance, un cas de conscience cornélien: faut-il démentir en vain ou conformer la réalité aux commérages pour sceller sa relation avec Tom? Les scénaristes, après un marivaudage à la tonalité aussi moderne que réaliste (on est très loin des séries à l'eau de rose), concluront pourtant avec une prudence digne de la collection Harlequin. Le titre VF fait allusion à Ma nuit chez Maud mais est aussi la traduction littérale du titre américain: s'agit-il de la même référence? Il est douteux que le bavard et intraduisible film français soit très connu en Amérique malgré son appartenance à la Nouvelle Vague, encore que la nuit passée par Tom chez Daria soit effectivement aussi sagement intello que celle de Trintignant chez Maud; ou existe t-il un film américain analogue par son titre et peut-être son thème? La brillante Maud finit en mère de famille bourgeoise; la contestataire Daria pourrait bien connaître le même sort...

513/C'est mon choix !

Alors qu'O'Neill essaye de lui faire enfin accomplir un geste bienveillant en faveur du collège, l'arrivée d'un carton d'emballage coïncidant avec le départ imprévu de son père réveille progressivement chez Daria un très vieux souvenir enfoui au fond de son subconscient. Une fois reconstitué et décrypté, ce souvenir l'amènera à reconsidérer son comportement et ses relations avec ses parents, Quinn, Jane et Tom; pour le collège, n'en demandons pas trop... Tout l'épisode pastiche Hitchcock qui aurait pu prendre le scénario pratiquement tel quel pour en faire un vrai film d'angoisse. On pense à Psychose, à Sueurs froides et, plus encore, à Pas de printemps pour Marnie. Mais le thème de la mémoire retrouvée a été souvent exploité par le cinéma et le procédé de reconstitution progressive de l'événement ancien au bénéfice de Daria et du spectateur est exactement calqué sur celui de l'homme à l'harmonica, héros anonyme de Il était une fois dans l'ouest. L'ouverture de l'épisode sur un écran obscur avec bribe de dialogue annonçant au spectateur un événement tragique situé chronologiquement beaucoup plus loin dans l'histoire vient aussi du cinéma noir le plus classique, celui où le spectateur est informé dès le début que ça finira mal. Avec le test de Rohrbach et l'une des réponses possibles, le jugement des parents de Daria sur sa précocité intellectuelle, son asociabilité (on confirme qu'il y a bien relation de cause à effet) et la souffrance que Daria infligeait volontairement à ses parents, cet ultime épisode revient sur des éléments du tout premier de la série et les explique: la boucle est bouclée! Le titre VF fait référence à une émission racoleuse de la télé-poubelle française (au motif que l'asociabilité systématique de Daria et donc le malaise permanent qui en découlait pour tous était son choix délibéré) mais on aurait probablement pu trouver mieux, quelque chose comme Pas de printemps pour Daria, ou, tout simplement, Psychose... Scénario linéaire où la seconde histoire (=l'événement passé) s'imbrique très classiquement dans la première par des retours en arrière en pointillés intercalés dans le présent, schéma inévitable à tous les films sur ce thème. Au passage, Daria cite Pascal (en une version fautive mais plus connue que la bonne car stylistiquement meilleure). Cet épisode final est le premier où Daria laisse apparaître une émotion réelle; les éléments comiques y sont insignifiants.

Vivement la rentrée !

Long métrage

Non vu. Si vous en avez un enregistrement (VF), je suis preneur!

Adieu, le lycée !

Long métrage

Dans ce film d'1h15 qui équivaut à 4 épisodes normaux, l'action se déroule à l'extrême fin de l'année scolaire, disons dans la dernière quinzaine, le dernier mois à la rigueur (les conseils de classe ont déjà eu lieu), et les scénaristes donnent une conclusion au destin lycéen de la quasi-totalité des personnages permanents, d'où une multiplicité d'histoires, inégales par leur développement et leur complexité. Certains cas (Kevin, Charles, MacKenzy) sont plus vite réglés que d'autres (Jodie, Jane, Quinn et bien sûr Daria). En résumé, nos héros doivent s'inscrire en fac, ce qui est moins facile qu'en France car en Amérique les universités, souvent privées, donc payantes et intéressées à maintenir une certaine réputation, choisissent leurs étudiants selon leur bon plaisir: le bac et le dossier scolaire ne suffisent pas et plusieurs candidatures sont prudentes. Conformément à l'habitude, une histoire parallèle sur un autre thème concerne Quinn et le Club de mode.

Brittany et toutes les pom-pom girls sont retenues par une même université (de faible niveau, quand même). Moins chanceux, Kevin va redoubler et tout laisse penser que Brittany va le plaquer.

Vers la fin est rapidement réglé le cas de Charles-le-dragueur, que Quinn aura pourtant été bien contente de rencontrer dans le cours de l'histoire pour le rembarrer sans ménagements juste après. Si on ignore tout de son avenir universitaire, il obtient enfin un succès dans sa quête amoureuse (on l'a vue commencer dès 102/Frime, mensonge et parano!), mais avec l'horrible Andréa!

MacKenzy est inscrit sans problème dans la fac choisie. Jodie est acceptée dans 2 universités, l'une très prestigieuse mais blanche, l'autre inférieure mais noire. Ses parents voudraient la première, elle préférerait la seconde. Grâce à MacKenzy, elle aura gain de cause et tout finira bien, somme toute sans trop de difficultés.

Jane, recalée par les deux établissements prospectés, veut renoncer aux études artistiques supérieures, encouragée par Trent, qui rejette tout académisme. Mais Daria la poussera à se présenter à la prestigieuse école des Beaux-Arts de Boston où -surprise!- elle sera acceptée.

Quinn, dans une classe inférieure et donc non concernée par un choix universitaire, va quand même connaître un monde nouveau: ses parents l'obligent à travailler pendant l'été. Suivant une idée de Stacy, Quinn se fait embaucher comme serveuse dans un restaurant, ce qui lui vaut d'être exclue temporairement mais immédiatement du Club de mode par Sandy. Les jeunes qu'elle rencontre alors sont très différents de ceux du lycée. Confrontée pour la première fois à une situation sérieuse, Quinn l'affronte avec une certaine noblesse. Compte tenu de la disparition (amorcée dans 506/Piqués de grève et confirmée dans 510/Les 3 soeurs puis surtout 513/C'est mon choix!) de son antagonisme avec Daria, Quinn termine donc comme le personnage le plus évolutif de la série. Stacy, humiliée une fois de trop par Sandy, se révolte enfin ouvertement et quitte le Club de mode. Quinn, maintenant complètement dégagée de la tyrannie de Sandy, refusant d'y revenir et Tiffany, qui se rallie toujours au parti le plus fort, les suivant,Sandy, dans ce qui sera son dernier acte d'autorité, en proclame la dissolution. Mais tout laisse prévoir que le quarteron continuera probablement sous une autre forme, d'autant que toutes seront encore au lycée l'année suivante.

(suite page suivante)

RETOUR ACCUEIL suite



1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16
17 18 19 # 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30