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501/Jackpot

Toujours à court d'argent, Mme Li vend progressivement le collège à Coca... euh! Ultra-Cola, et ce avec une approbation tacite générale, au moins au début. Seule, Daria s'opposera à la manœuvre: même Jane désertera la bataille. Critique assez caustique (et facile, il est vrai) de l'économie de marché avec pour thème central la vulnérabilité méthodiquement exploitée des jeunes à la publicité: «Il ne s'agit pas de mettre le produit à la disposition des élèves, il s'agit plutôt de mettre les élèves à la disposition du produit!». Encore inexistant en France, le problème de la publicité dans les écoles se pose en Amérique. Scénario linéaire simple. Dans cet épisode et le suivant, Daria est affublée d'un horrible blouson (mais aussi Jane, avec celui vu dans 402/Les autres, la nature et moi, O'Neill et Mlle Li) sans qu'on voie l'utilité de cette innovation (dessin plus facile et donc moins cher? ou parce que leSuperbowl a lieu en hiver?). Le représentant Léonard Lamb parle avec la voix qui sera celle du prof connu de Tom et sa mère dans Adieu, le lycée!. Petite erreur de traduction: une (sic) tentacule.

502/Ça se fête

Malgré son rejet des conventions sociales, Daria aimerait bien que Tom la gâte comme Quinn l'est par ses habituels et nombreux soupirants. Pendant ce temps-là, Jake se jette dans la nouvelle économie... Très amusant dialogue au début entre Daria et le livreur de fleurs (qui parle avec la voix habituelle de Kévin, absent de l'épisode).

503/Grosse comme moi

S'estimant contrainte (car elle a des principes!) par un accident de quitter la présidence du Club de mode, Sandy parvient à empêcher Quinn de lui succéder, ce qui laisse la survie de l'institution entre les mains de Tiffany et Stacy. Engagées dans une série de paris sur le comportement de leur entourage, Daria et Jane essayent d'influencer son destin. Bien plus que l'obésité, le thème réel de cet épisode est la manipulation des autres: manipulation du Club de mode par Sandy (dans la réunion du début), de Quinn par Sandy (pour la priver sa succession), de Brittany par Jane (réussie très au-delà de l'objectif visé!), de Quinn par Jane puis Daria (mais Jane n'est pas de taille contre Daria), de Tiffany et des garçons par Stacy (2 échecs!), de Sandy par Quinn (pour maigrir) puis par le Club (dans la réunion finale), enfin de Jake par Daria (dans la conclusion). Cet épisode se distingue en attribuant un rôle secondaire au tandem Daria-Jane et un rôle principal à la paire Tiffany-Stacy (le seul épisode de toute la série où l'on voit la gentille Stacy en colère!). Séquence particulièrement amusante: la harangue épique où Quinn définit avec une exaltation messianique la mission du Club de mode sur fond de marche militaire (Yankee Doodle!).

504/Agoraphobie

Daria retrouve l'affreux camp de vacances de sa jeunesse (allusion déjà dans 104/Le café des poètes disparus). Cet épisode a la particularité de dérouler 4 histoires au lieu des 2 habituelles: au camp, 1/celle de Daria (qui sera vengée involontairement et indirectement, non sans avoir droit au passage à une description assez brutale de son comportement habituel, tandis que sa réputation de marginale sera gravement compromise aux yeux de Jane et Trent) et 2/celle de Quinn (entourée d'une version enfantine du Club de mode: la série se parodie elle-même); 3/celle de leurs parents chez eux (qui prennent conscience du nombre de leurs projets manqués); et 4/enfin une concernant Trent et Jane (qui met en boîte la série américaine La petite maison dans la prairie et, plus généralement, le prétendu retour à la simplicité naturelle du bon vieux temps; à noter que l'écologie militante soixante-huitarde est malmenée plusieurs fois dans la série). Le personnage d'Amélia est visiblement un décalque de celui de Daria (physique ingrat, même couleur de cheveux, lunettes, mentalité pré-dariesque). Ici, l'histoire de Daria est une apologie de l'individualisme contre l'imitation moutonnière, mais avec une conclusion paradoxale, car si à la fin tout le monde prétend devenir individualiste, c'est pour... imiter Daria!

505/Mauvaise nouvelle

Pendant que le Club de mode se livre aux joies narcissiques mais semées d'embûches de l'auto-glorification, la nouvelle que Daria a envoyée à une revue est refusée, ce qui la contrarie d'autant plus que tout le monde l'apprend... Cet épisode doit être le seul de toute la série où les problèmes de Daria sont réglés par son père (inconsciemment!) et non par sa mère. Outre de nombreuses réflexions désabusées de Daria, on a 3 dialogues très réussis: Daria-O'Neill à la poste, la dispute Daria-Tom et la réconciliation qui suit. Avec pour thème central les espoirs déçus (ceux de Daria écrivain, ceux du Club de mode dans ses prédictions et ceux de Jake musicien raté), cet épisode aurait pu avoir, en suivant le système de reprise parodique des références anciennes, bien des titres meilleurs que celui retenu: L'espoir (Malraux), Les illusions perdues (Balzac), Première désillusion (film anglais de Carol Reed), La grande illusion ou La grande désillusion (d'après Renoir). Cet épisode est probablement celui où Sandy présente l'image la moins antipathique de toute la série: moins revêche et sournoise que d'habitude, son autoritarisme ne l'empêche ni d'adopter l'idée de Quinn, ni de faire sa part du travail, ni d'être touchée par l'échec du Club, ni de trouver (pour une fois grâce à Stacy) une solution de fortune. Sa préférence pour la couleur aubergine est reprise de 203/Super cerveau. Notons également l'allusion au probable divorce de la cousine Erin, point de départ de 510/Les 3 soeurs. Quand Daria et Jane sortent du cinéma, l'affiche du filmLes héros américains ne meurent jamais est un pastiche de la célébrissime photo montrant une patrouille plantant le drapeau américain au sommet du mont Suribachi à Iwo-Jima en 1945 (scène qui eut bien lieu mais fut reconstituée après la bataille pour le journaliste, ce qui en fait l'un des plus célèbres faux de la guerre, accentué quand on en fit une statue par l'inclusion d'un nègre parmi les 3 soldats, détail contraire à la vérité historique; il n'y a pas que les marxistes qui savent rectifier l'Histoire!).

506/Piqués de grève

Tous les professeurs étant en grève pour arracher une augmentation à Mlle Li, celle-ci nomme Daria (qui n'accepte qu'après un pathétique débat de conscience) prof de littérature remplaçante dans la classe de Quinn, du Club de mode et de ses soupirants habituels, où elle va pouvoir faire régner la terreur. Cet épisode voit tomber 2 dictatures: celle de Mlle Li sur les profs (la seule fois où M. Demartino remporte une victoire! Mais il trouvera plus coriace que Mlle Li...) et celle (déjà lézardée dans 503/Grosse comme moi) de Sandy sur le Club de mode. Par ailleurs, le mur d'incompréhension séparant Daria de Quinn pourrait bien subir le même sort que celui de Berlin: pour la première fois depuis le début de la série, Quinn reconnaît publiquement que Daria est sa soeur! Dans cet épisode, pas d'histoires parallèles mais scénario linéaire axé sur la grève des profs, avec l'histoire Daria-Quinn qui en est la conséquence comme branche secondaire imbriquée; le seul aussi où Daria affronte directement (et en bloc!) le Club de mode et les soupirants de Quinn. La prof briseuse de grève s'appelle Mme Stoller (=voleuse). Incohérence de réalisation: quand Mme Stoller fait son interrogation, le drapeau américain (en Amérique il y a un drapeau dans chaque classe mais tous les Américains vous jureront que ce sont les Français qui sont chauvins avec leur unique drapeau à la porte de l'école) apparaît avec la hampe plantée dans le sol; au plan immédiatement suivant, elle est fixée au mur. Le Triste monde tragique de cet épisode conviendrait mieux à 510/Les 3 soeurs.

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