Les professeurs du collège sont les seuls adultes permanents de la série, hormis évidemment les parents Morgendorffer. A noter que tous sauf un sont célibataires (incertitude sur la directrice).

Mlle Angéla Li (ou Mme, on a les 2 versions, conformément à la consigne politiquement correcte qui veut qu'on évite de distinguer ouvertement entre les deux situations), la directrice («Youkou!»), est aussi tyrannique que cupide: toute occasion lui est bonne pour collecter des fonds. Il y a d'ailleurs beaucoup de vols dans son établissement où semble régner une insécurité permanente (mais qu'on ne voit jamais: tous les collégiens sont gentils, polis et obéissants, les problèmes de violence et de drogue qu'on sait régner dans les écoles américaines sont ici totalement occultés alors que dans les Simpson les voyous sont présents; il est vrai que le but de la série est quand même de distraire de la réalité). D'ailleurs, elle le dirige comme un camp disciplinaire et dépense énormément en équipements de surveillance. Profs, élèves, parents, Mlle Li domine tout le monde dans la série, sauf les personnages extérieurs, qui au contraire en font ce qu'ils veulent. Si, dans les Simpson, le directeur de l'école n'est qu'un faiblard sympa, ici Mlle Li est probablement le personnage le plus antipathique de Daria, (la mère de Jodie exceptée, mais ce n'est pas un personnage permanent). J'avoue n'avoir pas compris le pourquoi de ce portrait foncièrement péjoratif (souvenir de jeunesse d'un scénariste?). La Saison 5 lui est nettement défavorable.

M. Timothy O'Neill, le timide et sensible prof de littérature (porté sur le théâtre), est un faible débordant de bonne volonté et de bons sentiments (un peu Topaze à l'acte I). Chaque allusion à sa jeunesse laisse deviner une vocation de souffre-douleur, méthodiquement exploitée au collège par Mlle Li. O'Neill semble fréquemment incarner le politiquement correct dans sa version la plus niaise, rôle tenu dans les Simpson par Lisa (écologiste, végétarienne, etc). Si les entreprises de Lisa finissent toujours par une déception, celles d'O'Neill tournent systématiquement au désastre, mais ses réserves d'enthousiasme semblent indéfiniment renouvelables. De plus, les déconvenues de Lisa ne sont jamais argumentées, alors que Daria et Jane démolissent méthodiquement les certitudes optimistes d'O'Neill. Présenté comme un parfait imbécile au début de la série (il récitait son cours par cœur -un cours de confiance en soi!-, rejetait les questions et confondait les noms de ses élèves), son niveau a ensuite été relevé par les scénaristes, ce qui lui permet, au moins en littérature, de soutenir le dialogue avec Daria, pour qui il a une grande estime (sans réciprocité). Il est vrai également que ne pas lui faire reconnaître Daria n'était pas plausible car Daria a droit à des félicitations devant toute l'école dès le 1er épisode et passe dans le bureau de la directrice pour motif disciplinaire dès le 4ème, à chaque fois en compagnie d'O'Neill (et de Jane). O'Neill doit être croyant car il pousse souvent des exclamations à caractère religieux (Seigneur! Ciel! Mon Dieu!); on conclura ce qu'on voudra du fait que les scénaristes ont donné cette caractéristique (et la défense ouverte du politiquement correct) au personnage le plus faiblard caractériellement de la série. Comme si tout ça ne suffisait pas, il est vaguement marxiste. O'Neill est le prof le plus important, celui qu'on voit le plus souvent. Habituellement, il interroge Kevin, qui répond une bêtise, éventuellement Brittany (même genre de réponse) puis Daria, dont l'exposé génial aboutit à une conclusion cynique.

M. Antony Demartino, le grincheux et irascible prof d'histoire, est plus âgé, sans illusion et conscient de la nullité de ses élèves; il faut dire que les scénaristes lui font toujours interroger Kevin et Brittany (laquelle lui donne parfois de bonnes réponses, mais involontairement). Invariablement, il pique une colère au cours de laquelle son œil gonfle. Ce personnage, donné comme fervent patriote (et assez courageux, semble t-il), est présenté sous un jour peu sympathique et toujours ridicule. Il semble incarner l'Amérique d'avant le Vietnam et ses valeurs traditionnelles. Comme O'Neill, Demartino apprécie Daria, qui le respecte et le craint plus qu'O'Neill. Ce personnage est quelque peu valorisé dans la Saison 5.